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BCE: Je ne juge pas les intentions d'Ennahdha mais ses actions

Lors d’une interview accordée à Alaraby TV, Béji Caïed Essebsi a abordé les dessous de l’embrigadement des jeunes Tunisiens. Il a dit que le fléau du terrorisme a pris naissance à cause du chômage.

« Après les élections, on a trouvé le pays dans une situation lamentable. Il fallait procéder par priorités. Et le premier volet sur lequel on s’est penché est bien celui du terrorisme. Et comme nous n’avons jamais eu affaire à ce fléau auparavant, la tâche n’était pas du tout facile. Et il faut dire que le terrorisme ne menace pas seulement la Tunisie. Il s’agit d’une menace internationale qui nécessite un plan d’action et une stratégie sur le plan mondial. Certes la majorité des terroristes embrigadés sont de nationalité tunisienne. Et même si ceci est douloureux, l’on ne peut hélas pas nier cette réalité, il s’agit d’un fait !

 

BCE: les organisations terroristes offrent 2000 euros par mois pour recruter des jeunes


Mais il faut savoir que ce qui a fait de ces jeunes des proies faciles, c’est le chômage. En effet 620 000 tunisiens sont sans emploi, et 240 000 parmi eux sont diplômés ! Les terroristes, de leur côté, ne travaillent pas de façon arbitraire. Ils ont sous l’aile d’organisations, ils ont de l’argent et des plans pour attirer ces jeunes perdus et dont l’avenir est incertain.

 

Les organisations leur offrent  2000 Euros par mois et ils mordent à l’hameçon. Pour protéger nos jeunes contre ce genre de manipulation, il nous faut une économie  prospère et robuste. Mais aucune économie ne peut être robuste que si l’atmosphère globale est propice aux investissements.  Nonobstant, nous sommes en train de combattre le terrorisme et nous ne lésinons aucun effort pour le faire ».

 

BCE: Toute difficulté en libye aura des répercussions sur nous



Pour ce qui est des relations de la Tunisie avec la Libye, Béji Caïed Essebsi a dit que les relations entre les deux pays datent de plus d’un siècle et qu’il est du devoir de la Tunisie de soutenir ce pays voisin. « Nous avons de fortes relations avec ce pays frère depuis 1911 lorsque la majorité des refugiés sont  venus chez nous depuis Tripoli. Ceci dit, nous n’avons aucun problème avec Tobrouk, sauf que nos relations sont plus anciennes avec Tripoli. Et tout ce dont on aspire, c’est  qu’il y ait un gouvernement qui allie tous les Libyens. En ce qui nous concerne, on a encouragé le dialogue entre toutes les parties.

Nous entretenons des relations exceptionnelles avec la Libye de par la proximité.  Parce que toute difficulté chez eux aura des répercussions sur nous. D’ailleurs, si nous sommes contre toute intervention étrangère en Libye, c’est parce qu’on sait que certains pays ont des agendas qui servent leurs intérêts et savons que ce pays frère est dans leur collimateur. Et s’il y aura une intervention étrangère, la Libye sera sûrement divisée  et  ceci n’est ni de l’intérêt libyen, ni du nôtre.

 

BCE: Entre boire une eau trouble et mourir de soif, il fallait choisir!

 

En abordant les prêts que la Tunisie s’est octroyée et les dettes qu’elle accumule, Essebsi a dit qu’il s’agissait d’un mal nécessaire. « C’est exactement comme lorsque quelqu’un meurt de soif et qu’on lui propose une eau trouble. Comme c’est le seul moyen qu’il trouve pour boire et ne pas mourir de soif, il sera obligé d’en boire jusqu’à ce qu’il ait les moyens d’avoir une eau potable claire et translucide ! »

 

BCE: Je juge les actions d'Ennahdha et pas ses intentions

 

Pour répondre à la question si oui ou non, il sera présent au Congrès d’Ennahdha, essebsi a précisé que s’il sera en Tunisie et si Dieu le veut, il y sera.
Concernant le nouveau concept qui  serait probablement adopté par Ennahdha en séparant politique et religion, Essebsi a dit qu’il ne peut que le féliciter. « Je considère que le mieux qu’Ennahdha puisse faire, est de séparer vie politique et prêche. Si on veut faire de la politique, il faut s’y consacrer. Si on veut prêcher, qu’on se limite au prêche !

Le paysage politique est capable de comprendre tout le monde en Tunisie, mais n’oublions que la Tunisie est régie par une constitution et nous sommes un Etat civile, la religion islamique sunnite et coranique est bien là et depuis des décennies. Et nul ne peut aller contre cette réalité.


Pour ce qui est des gens qui doutent de la sincérité d’Ennahdha, Essebsi a dit qu’il ne juge jamais les intentions mais les faits. « Je le dis en toute franchise: je ne juge que  les actions et tout prouve qu’Ennahdha est sur la bonne voie.
 

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